Acheter ou vendre en 2024 : La grande frustration

Tu penses à acheter ou vendre une maison en 2024 et tu te demandes où le marché immobilier s’en va dans les prochains mois? Tu te demandes si tu devrais attendre encore un peu? Pour comprendre ce qui s’en vient, laisse-moi te raconter une petite histoire.

Le scénario typique d'un vendeur et d'un acheteur: une petite histoire...

Les Tremblay sont une famille de Laval dans la quarantaine. Ils cherchent à déménager un peu plus à la campagne dans le nord pour avoir plus d'espace et un garage.  Leur maison est à vendre depuis des mois, mais elle ne se vend juste pas, malgré de nombreuses visites, à leur plus grande frustration.

D'un autre côté, les Haddad, une famille acheteuse de Montréal, rêvent d'avoir enfin leur maison en banlieue au Canada. Ils cherchent depuis un bon bout à Laval, mais à leur grande frustration, ils ne trouvent rien qui convient. En plus, ils ont vu leur capacité d’achat s’effondrer avec la hausse des taux d’intérêts.

Ils tombent sur la maison des Tremblay. Ils l'aiment bien, mais financièrement, c'est juste pas possible. Et toutes les maisons dans leur budget ne correspondent pas à ce qu'ils recherchent. Ils pourraient faire une offre à la baisse, mais ils ont peur d'offenser les Tremblay, sachant que les maisons à Laval se vendent en moyenne essentiellement au prix demandé. Ils veulent donc éviter de faire une offre insultante.

Voilà une petite histoire qui résume le marché actuel. Tout le monde est frustré ou en attente.

J'appelle ça la grande dissonance immobilière, une étape naturelle d'un marché un peu en transition, voire stagnant. Un vendeur qui demande un peu trop cher, un bassin d'acheteurs beaucoup plus grand, mais qui n'ont plus la capacité de payer comme avant à cause de la hausse des taux d'intérêt. Ce n'est pas pour rien qu'on voit de moins en moins de ventes depuis 2020.

Donc, les Haddad sont pris dans un purgatoire de doom scrolling sur Centris. Ils ont entendu dire que les taux d'intérêt vont baisser en 2024, possiblement de façon importante. Donc, ils espèrent avoir un peu plus de budget pour trouver leur maison de rêve. Ils ne veulent pas non plus être pris à la gorge, car ils ont lu que plusieurs entreprises pourraient faire des mises à pied. La hausse des taux semble avoir fait du bon chemin pour corriger l’inflation, mais cela veut dire que leurs emplois ne sont pas autant en sécurité qu’avant.

Les Tremblay, au lieu de s'adapter au marché actuel en baissant leur prix, attendent dans l'espoir que la possible baisse des taux d'intérêt leur apporte des acheteurs qui paieront leur prix.

Les faits - la grande dissonance immobilière

Pourquoi je peux dire avec confiance que cette petite histoire fictive est complètement réaliste? Eh bien, quand on regarde les chiffres pour Laval, par exemple, on voit exactement cela. Comme tu peux le constater, les prix ont augmenté en 2022, pour ensuite baisser un peu en 2023.

C’est pareil dans les Basses-Laurentides.

Maintenant, regardons les prix demandés par les vendeurs.


Oui, ils ont augmenté, augmenté et augmenté!

Ce n'est pas pour rien que les acheteurs sont frustrés. Ils ont moins de capacité d’achat et les prix affichés au lieu de baisser, ont augmenté.

Pourquoi les vendeurs demandent-ils si cher pour leurs maisons?

Donc la question que tu te pose maintenant, étant donné la baisse de la valeur marchande des maisons en 2023, pourquoi autant de vendeurs demandent plus cher en 2023 qu'en 2022?

Trois raisons.

  1. Premièrement, plusieurs vendeurs n'ont pas avalé la pilule que la valeur des maisons a baissé en 2023.
  2. Deuxième raison qu’on voit depuis toujours, est ce qu'on appelle le biais cognitif de l'effet de dotation. En économie comportementale, c'est un phénomène qui montre que quand nous sommes propriétaires de quelque chose, on y accorde une plus grande valeur que les autres.
  3. La troisième raison pour laquelle les vendeurs demandent cher, c'est que selon Léger Marketing, près de 7 vendeurs sur 10 doivent racheter. Donc, quand les Tremblay regardent le marché des Laurentides, par exemple, ils ne voient pas beaucoup d'offre. Plus qu'au cours de la pandémie, mais rien comme l'offre en 2018-2019. Ils voient aussi des prix qui sont surévalués. Donc, ils ne veulent pas trop baisser leur prix, car ils ont peur de ne rien trouver ensuite dans leur budget.

Les prédictions 2024 des économistes

Alors, qu'est-ce qui va finalement se passer avec les Tremblay et les Haddad en 2024?

Les économistes prévoient que les prix vont rester stables dans les prochains trimestres. Eh bien, si les Tremblay ne s'ajustent pas un peu à la baisse, ils risquent de rester dans leur maison. Les Haddad vont peut-être devoir faire des compromis sur leur maison de rêve et acheter une maison un peu moins clé en main qu'ils espéraient.

Oui, nous sommes toujours techniquement dans un marché favorable aux vendeurs. Il y a beaucoup plus de demande sur le marché que d'offre, bizarrement.

Cela est dû en grande partie à la forte croissance de l'immigration des dernières années, la baisse de mise en chantier et aux prix exorbitants de la location.

Et non, t’attends pas à voir une vague de reprises de finance. Les Québécois sont encore majoritairement en bonne position pour payer leur hypothèque. Ils vont couper dans d'autres dépenses avant de perdre leur maison.

Donc, en conclusion, si tu veux déménager en 2024, trouves-toi un professionnel qui va te donner l’heure juste sur ta capacité d’achat ou sur le prix réaliste de vente de ta propriété. Ça va être la clé de ton succès en 2024.

Chantal Vaillancourt

Courtier immobilier résidentiel - Laval et Basses-Laurentides

(450) 314-1992

Chantal Vendu

Par Chantal Vaillancourt
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