By Chantal Vaillancourt
Plein airVie de quartier

Il n’y a pas juste la Gaspésie qui débordait de touristes désespérés pour des vacances cet été. La pandémie a également fait exploser une petite plage peu connue dans l’ouest de Laval. On la trouve sur la rue Riviera à Laval-Ouest. Elle porte officiellement le nom de « Berge des quatre vents » et son entrée est gratuite. Typiquement, en été, nous pouvions y trouver des petits groupes de personne, habituellement des gens du secteur, qui venait chiller. Surtout depuis que du sable a été installé, des chaises, etc. Mais cet été a été très différent des autres. Le mot s’est passé, des blogueurs en ont écrit, et des foules ont débarqué d’un peu partout et ont littéralement envahi le coin. On se serait quasiment crus au Beach Club certains weekends.

L’histoire vite vite

Pour les lecteurs qui ne le savent pas, le secteur de Laval-Ouest, anciennement appelé, “Plage Laval”, a connu son lot de touristes depuis les années 1920. En fait le coin était à cette époque une colonie de vacances hyper populaire. Des Montréalais passaient leur été à leur chalet à Plage Laval. D’où les vestiges de ces anciens chalets que l’on retrouve encore un peu partout sur ses avenues. Sa plage, avec son Clubhouse, était par moment tellement achalandée, qu’il fallait venir très tôt pour réserver son petit carré de sable.

Qu’en pensent les résidents du coin?

En jasant avec les voisins, je constate rapidement que les sentiments des résidents sont mixtes quant à cet accroissement de popularité de la plage. La plupart ressentent une certaine fierté de revoir la voir retrouver son ancienne gloire. Ils ont aussi revu d’anciens amis et fait de belles retrouvailles. Voir l’esprit de vacances rétabli dans le coin est nostalgique et joyeux pour plusieurs.

Tout n’est pas rose

Cependant, quelques points inquiètent, ou carrément dérangent, les voisins. Ce n’est pas tous les visiteurs qui respectent la quiétude du secteur. Le manque de supervision et de gestion a mené à un certain free-for-all. Les pires conséquences ont été le niveau de bruit des autos, la musique trop forte, les ordures laissées et surtout le manque d’installation sanitaire (évitez d’aller marcher dans les buissons environnants, si vous comprenez ce que je veux dire). Deux bagarres m’ont été également rapportées. Soleil, alcool et testostérone, pas toujours le bon mixe, apparemment…

Les Anges-Gardiens de la plage

En attendant des solutions plus permanentes de la ville, des résidents se s’ont chargé de faire le ménage des tables, racler le sable et jouer un peu à la “police”. Le tout bénévolement. Par leur implication et leur présence, ils assurent une certaine sécurité et contrôle des lieux. Ils agissent ainsi un peu comme les « anges gardiens » de la plage et nous en sommes très reconnaissants. Impossible de passer une journée sans rencontrer M. Richard Lamothe (à gauche sur la photo) que certains jeunes nomment affectueusement « Monsieur Plage », et d’autres « le Shérif de la plage » ou encore « Le père Noël ».

M. Serge Roy (à droite), sculpteur, a profité d’un frêne mort pour fabriquer un œuvre d’art permanent et incroyable à découvrir. Le détour simplement pour venir observer cette création en vaut la peine!

Le comité des citoyens de Laval-Ouest (CCLO), nous apprend que plusieurs pressions ont été mises sur la municipalité pour apporter une supervision et une gestion accrue étant donné l’achalandage de l’été 2020. Les consignes sanitaires semblaient souvent rapidement oubliées par les visiteurs (flashback aux chutes Rawdon?). Mme Jeanne Tremblay, qui siège sur le comité depuis des années, nous explique que ces pressions ont eu un certain effet. Des toilettes sèches n’ont pas été installées tel que demandé, par contre, la ville est au moins venue installer un conteneur pour le débordement d’ordures dans les poubelles insuffisantes. Ce sont des considérations de santé publique qui aurait empêché d’avoir des toilettes sèches sur place cet été.

Un des « anges » de la plage, Kim Monahan, qui nettoie régulièrement les algues et les ordures devant chez lui.

La pollution de l’eau

La pollution de l’eau de la rivière des Milles Iles a vu cette plage déclinée en popularité dans les années 1970 et elle est presque tombée dans l’oubli depuis. Chaque été depuis 2001 par contre, la Ville de Laval, en partenariat avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) et l’organisme Éco-Nature, effectue une campagne d’échantillonnage d’eau des rives ceinturant l’île Jésus. On observe ainsi une amélioration constante quant à sa qualité. Selon le conseiller municipal du secteur, Nicholas Borne: « l’eau est bonne pour la baignade… la majorité du temps. Ce sont les épisodes de surverses lors des grandes pluies qui rendent la baignade à risque (les jours suivants une grande pluie). Le secteur Riviera reste l’endroit le plus approprié pour la baignade à Laval d’ailleurs. »

Ceci dit, plusieurs braves baigneurs n’ont pas hésité à se saucer cet été (moi j’hésite toujours).

(Plus d’info sur la qualité de l’eau ici.)

Les inondations et La Sainte Digue de Riviera

Nous ne pouvons pas parler de la Berge aux quatre vents sans aborder une particularité du coin. Le quartier autour de la plage de Laval-Ouest a été ravagé par l’inondation de 2017 et un peu en 2019 (voir inondation 2017 ici). Malgré cela, la surchauffe immobilière post-covid a fait en sorte que même les maisons en zone inondable se sont vues rapidement vendues à des prix surprenants. Un des facteurs qui a grandement contribué à rassurer les acheteurs et les résidents du secteur sont les digues temporaires installées en 2019 et 2020 par la ville. Celles-ci ont démontré que la ville est engagée à protéger les résidences du secteur. La digue de 2020 d’un kilomètre de long a été installée purement par prévention au grand bonheur des résidents. (Vidéo de la digue ici!)

La digue a joué un énorme rôle, mais la plage a également été un facteur contributif à la vente immobilière du secteur. Une de nos clientes nouvellement installées sur la 19e avenue nous raconte : « De toutes les plages que j’ai visitées au Québec, c’est ici que je me sens le plus comme chez moi, à Cancún ». Elle dit que ses amis Venezueliens sont également tombés sous le charme de la plage et aimerait s’installer dans le coin pour en profiter.

L’avenir de la plage ?

Selon M. Borne, la ville aurait de grands projets pour la Berge aux quatre vents. Notamment, un chalet, avec toilettes et douches, des jeux d’eau et des jeux d’enfants. La ville serait en ce moment en train de préparer une présentation aux citoyens avec un plan concept. Il y aura séance de consultation dans les prochains mois avant d’aller en appel d’offres, mais les travaux pourraient débuter aussi tôt que 2021. Espérons que la pandémie ne retardera pas le projet, car nous en avons grandement besoin (surtout des toilettes!).

Seul l’avenir révélera ce qui nous attend. Nous avons hâte de voir ce que 2021 attend pour notre petit coin de paradis.

Régalez-vous des plus beaux couché de soleil de Laval…

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